Cette statue de pierre de la Vierge Marie était déjà à l’entrée de la cathédrale, posée au-dessus d’un petit bénitier sous le pontificat de Roger d’Ostenge de Marcey entre 1230 et 1253.
Le
miracle se déroula en 1284 au temps de l’évêque Conrad Probus.
Une
pieuse femme Helwilde ne pouvait dormir, elle se rend à l’heure des matines à
la cathédrale. Elle cherche à se consoler de la perte de son mari et de deux de
ses filles, elle prie à genoux devant la statue.
La
vierge lui apparaît et lui ordonne d’aller chez Rimbert le gardien de la Porte
« à la châ » (porte située en face de l’entrée du couvent des
cordeliers, entre la rue des tanneurs et le rue Qui-qu’en-grogne).
La
démarche était pressante, il fallait se hâter de courir aux remparts de la cité
entre la cathédrale et le palais épiscopal, les ennemis se entraient dans la
ville pour la mettre à feu et à sang.
Helwilde,
perplexe, hésite. Comme Rimbert se trouve sur son chemin, elle s’y rend. Elle
rencontre la patrouille du guet et elle narre sa vision. On se moque d’elle,
paroles déplacées et plaisanteries désobligeantes.Malgré cela, deux des
bourgeois armés décident de la suivre chez Rimbert.
Celui-ci
est assis sur son lit, tout effrayé d’une telle visite. On lui expose le but et
il s’écrie « J’ai eu la même vision et le même avertissement, voici
pourquoi je me levais, car en témoignage de vérité la statue doit avancer son
pied ».
A
ces paroles, tous, s’empressent de courir à la cathédrale, pour constater un
tel prodige. Mais là fort de constater que les pieds se trouvent également
recouverts sous les plis de la robe de Marie. Les clercs, quelques laïcs et
curieux venus voir le prodige, commencent à maudire ces interprètes de songes.
Mais
soudain, le pied s’avance de moitié.
Epouvantés,
ils conviennent de partir défendre leur ville et appellent du renfort.Après
moult résistance, c’est les bouchers qui arrivent en premier, la bataille fit
nombre de morts. Les détails de l’événement sont transcris.
De
ce jour, pour perpétuer le souvenir de ce miracle, les Toulois chaussèrent la
statue d’un sabot d’argent. Bien longtemps la statue fut vénérée dans la ville
et en cas de calamité, on la portait en procession dans les rues de la cité.