Au
pied du Mont Bar, bénit par l’évêque, et renommé colline SAINT MICHEL, on bâtit
un monastère.
A
quelques temps de là, le Diable ne voulant
pas s’avouer vaincu, s’introduisit dans ce bâtiment à dessein d’y tenter les
religieux, comme il avait torturé le bon ermite Antoine, d’illustre mémoire.
(Sous les traits d’une jeune femme facile autant que jolie, messire Satan avait épuisé, mais en vain, les
charmes de la luxure la plus effrénée).
Les
moines se croyaient à l’abri d’une tentation dans ce couvent.
Pourtant,
ce matin là, après le bénédicité,
- Maître
Persil tenta, cette fois, de
s’introduire au réfectoire sous l’aspect du moine convers, tenant en mains des
paniers de bouteille d’un vin couleur de rubis, les yeux des hommes de Dieu
s’étaient illuminés de convoitise. Tant ils ne méprisaient pas la bonne chère,
étant gens avisés et de commerce agréable.
Sur
son socle d’honneur, l’archange St Michel, le dévot protecteur de la colline,
veillait.
Un
instant son épée s’était mise à flamboyer et s’agita au point de tomber et de piquer le fessier du Diable
- ermite.
Celui-ci
s’était enfui par la fenêtre, dégageant sur son passage une vapeur si épaisse,
si nauséabonde qui son manège était mis à jour.
Le bon ange avait repris son habituelle
immobilité de statue, et les moines rendaient grâce au Seigneur.
…Heureux
temps où les saints daignaient parfois se départir de leur gravité coutumière
et procurer aux mortels à l’âme simple d’aussi fantastiques émotions !…