LEGENDES DE TOUL

 

Gare le Col

 

 

Un groupe de cavaliers se dirigeait vers Toul.

 

Les hommes et les bêtes étaient fatigués, couverts de poussière et de sueur.Ils avançaient dans ce brouillard Lorrain depuis de longues lieues.

Qui étaient ces soldats semblant fuir. C’étaient des Celtes venus d’Armorique combattre les barbares germaniques qui occupaient le royaume d’Austrasie.

 

Leur chef, le vaillant Ralbert Constant, prince de Saint-Brieuc, avait commandé ses soldats avec bravoure, ils avaient pourfendu beaucoup de germains. Mais les ennemis étaient trop nombreux, Ralbert avait perdu bon nombre de ses braves. Aujourd’hui ils fuyaient, les barbares les poursuivaient.

A proximité de Toul,prés du lieu-dit Valcourt ils décident de s’arrêter. Les bêtes n’en pouvaient plus.

      - Nous passerons la nuit ici, sous la protection des Dieux et du Ciel.Que notre mère la Terre soit douce aux corps fatigués de ses fils, lança Ralbert.

 

Les soldats s’étaient étendus, l’épée à portée de main, et dormaient déjà.

Ralbert voulut inspecter le site avant de prendre du repos. D’une touffe de fleurs émergeait une vieille statue de bois, vermoulue, délavée, décomposée, cependant on pouvait reconnaître par les vêtements, la forme des mains et du visage : une femme. Ralbert déchiffra sur le socle le mot « MARIA ». Il était païen, et vénérait les divinités des anciens druides.Il eut envie de casser cette statue, pourtant le regard calme et doux de cette femme, le stoppa.

- Bah ! Tu me serviras de repose-tête pendant mon sommeil. Il s’allongea un peu à l’écart et ne tarda pas à s’endormir.

 

Sans bruit, un petit groupe d’individus s’approcha du campement. C’étaient les poursuivants qui avaient retrouvés leur trace.Ils entouraient le chef Ralbert, brandissant leurs poignards, quand la vieille statue vermoulue s’anima et poussa ce cri : « Gare le col, mon fils, gare le col ! », ce qui voulait dire : protége ton cou. D’un bond, le prince fut debout, l’épée à la main et transperçait le barbare. Ses compagnons, réveillés par le bruit, vinrent à son aide et les bretons furent vainqueurs.

 

L’année suivante, Ralbert Constant, convertit, revint en ce lieu et fit édifier une chapelle pour remercier sa bienfaitrice.

 

Aujourd’hui encore, le lieu et la chapelle portent le nom de la légende : Gare le Col

 

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